« Pourquoi la musique ? » (2015) [Je n'ai pas lu son livre, et, je n'ai pas le désir de le lire. Son article qu'il a écrit lui-même sur son livre dans la revue d'information en ligne The Conversation est la base de ma critique. Si aucun critique n'écrit d'article, c'est que tout le monde s'en fout. Oui, dans ce pays en ce moment, tout le monde se fout de la musique. La musique qui en 40 ans de guerre culturelle a disparu du domaine public pour y avoir été expulsée par la politique d'exclusion qui craint que la liberté soit le moteur fondateur des sociétés humaines. À la place ? La musique a été remplacée par des signaux à obéir. C'est à quoi sert la politique. Faire obéir pour pouvoir gouverner. Car avec la liberté fondatrice des relations humaines, la souveraineté disparaît par inutilité.] Qui est Francis Wolff ? Francis Wolff est professeur à l’École normale supérieure (Paris, rue d’Ulm), dont il a longtemps dirigé le département de philosophie. Il a aussi été professeur à l’université de São Paulo (Brésil), de Reims et de Paris-Nanterre. Connu pour ses travaux sur la pensée ancienne (« Socrate », PUF, 1985 ; « Aristote et la politique », PUF, 1991 ; « Penser avec les Anciens », Pluriel, 2016), son œuvre s’est d’abord orientée vers la métaphysique (« Dire le monde », PUF, 2004, réédition augmentée Pluriel, 2020) avant de se centrer sur la singularité de l’espèce humaine. Sa trilogie sur l’humanité comprend « Notre humanité, d’Aristote aux neurosciences », « Trois utopies contemporaines » et « Plaidoyer pour l’universel » (Fayard). C’est à cette même quête des universaux anthropologiques que sont aussi consacrés son petit livre sur l’amour (« Il n’y a pas d’amour parfait », Fayard, 2016) et sa vaste étude autour de la question « Pourquoi la musique ? » (Fayard 2015, Pluriel, 2019) qui aborde et renouvelle la plupart des problèmes classiques de philosophie de la musique. Fête de la musique : pourquoi la musique nous émeut-elle autant ? [Il écrit lui-même cet article sur son livre, sic] Publié: 18 juin 2021, 18:54 CEST Mis à jour le : 21 juin 2022, 15:40 CEST https://theconversation.com/fete-de-la-musique-pourquoi-la-musique-nous-emeut-elle-autant-162871 La musique est l’art le plus abstrait et qui a le plus d’effets concrets : avec des sons, rien que des sons, il met les hommes en transe [non *] ou les fait marcher au pas [non **], il nous fait danser [oui, ***] ou pleurer d’émotion [non, ****]. Justement parce qu’il est l’art des sons. L’univers sonore est en effet d’emblée émotionnel [cause à effet raccourci ! *****], parce que la fonction naturelle des sons, pour l’être vivant, est une fonction d’alerte [signalisation]. Ils l’informent sur ce qui se passe [signalétique informative], ils éveillent à chaque instant son système d’alarme biologique [la l'arme bio logique ? ******]. Ces changements permanents de l’état du monde sont la source de toute émotion [? *******]. [* Non, la musique n'est pas la cause directe des états de transe des états de conscience altérée. ** Non, la musique n'est pas la cause qui fait marcher les prisonniers, esclaves, ou soldats au pas, mais le commandement figé dans la hiérarchie souveraine politique de l'autorité imposée et obéie. *** Oui, la musique, celle où le rythme est premier, incite à danser. **** Non. Pleurer d'émotion est comme la conscience altérée de la transe, une cause directe faussée et crue. Ce n'est pas la musique qui fait pleurer, mais son état émotionnel personnel qui se dispose dans un état de tristesse qui se sert de et se projette dans la musique pour accentuer sa tristesse en créant un lien là où il n'y en a pas. La tristesse devient consistante quand on est seul et qu'on s'accompagne de la musique choisie pour renforcer cette sensation pour se donner raison d'être innocent et victime. La recherche du pardon à se faire reconnaître innocent et victime est la trahison de l'individu pour avoir vendu sa liberté en échange d'un sacrifice inutile : son asservissement. Si les hommes pleurent, ce n'est pas par entendre la musique, c'est par projeter dans la musique leur misère d'esprit. ***** Si il croit que « l'univers sonore » est dans l'effet qu'émotion, c'est que la musique a été détournée de sa raison d'être. Mais ce n'est pas le cas. Les êtres humains qui ne fabriquent pas de musique ne savent rien du comment la musique peut exister. Ils racontent généralement des bêtises et se choquent de ce que dit un compositeur à son propos. Je pense à Stravinsky : tout le monde se choque de son affirmation. Car elle est contraire de ce à quoi la souveraineté politique s'évertue à imposer. ****** Alarme biologique ! Wow. Il parle de la panique ? La panique n'est pas liée à l'audition, mais à l'esclavage. Le long conditionnement de plusieurs millénaires d'accepter à vivre à gâcher sa vie par le sacrifice de son corps éduqué au travail de la servilité est une réaction contre : la peur de manquer. Peur insensée née ou forgée entre -11 000 et -3 000 ans avant notre ère pour obtenir la domestication de l'espèce à transformer son mode de nourriture à l'origine à base de fruits et de viandes pour en faire des mangeurs de céréales. Ce refuge de l'homme dans la domestication (= la domination = le danger) fait que quand l'être humain se retrouve en dehors provoque une alarme = une panique = un excès de peur qui l'oblige à retourner dans sa domestication. La peur de vivre libre est le + grand monument de la domestication de l'espèce humaine. ******* Ce type de raccourci est ce dont se satisfait tout ignorant. Il confond, comme tout le monde, émotion et sensation. Les émotions sont des sensations primaires intenses. Ressenties dans le corps. En zones de froid (où le sang se retire) et de chaud (où le sang afflue). En zones de pression, en zones de dépression. Le corps est la marque physique de ces sensations primaires. La base sentimentale qui fait apparaître une émotion est : la peur. La peur qui déclenche l'alarme (sic). L'émotion renversée de la peur : « ouf ! » (sic) est crue être un plaisir. La réalité est que ce « plaisir » n'est qu'un péril évité. Pas une jouissance réelle. Ce premier court paragraphe montre que l'auteur ne sait rien de la musique. Pour réinscrire les mêmes éternelles croyances qui doivent justifier la vie domestiquée de l'espèce humaine.] Un univers qui se suffit à lui-même Tension de l’écoute, à laquelle succède la détente du retour au calme, à la régularité – ou au silence. Cette opposition de la tension face aux événements inattendus et de la détente face aux événements attendus ou familiers est au fondement de toute émotion musicale [FAUX]. À une différence près, essentielle. Quand on entend de la musique, on cesse d’entendre chaque son comme causé par sa cause naturelle [??? FAUX] (comme lorsqu’on est soudain averti d’un événement), on entend un unique processus sonore, comme si les sons étaient causés les uns par les autres [??? sensation personnelle de l'auteur]. Ainsi, la série des chocs du train contre les rails n’est plus entendue comme une suite d’avertissements (le train part), mais comme un unique rythme : ta-ta-tam, ta-ta-tam, etc. [??? sensation personnelle de l'auteur]. Les sons [avec la musique] ont perdu leur valeur fonctionnelle, ils sont entendus pour eux-mêmes, ils acquièrent une valeur musicale [esthétique]. L’univers sonore se suffit dès lors à lui-même [???], il se passe des objets visibles [pour quoi dire ça ?] ou même de paroles [et ça ?]. (Une majorité de musiques composées dans le monde sont accompagnées de paroles, mais pour mettre en évidence la valeur émotionnelle propre à la musique et ne pas la confondre avec celle des paroles, on ne prendra que des exemples de musiques instrumentales). [SIC] Dans tout événement sonore, on peut distinguer l’événement lui-même (il advient, tam !) et sa qualité (il est grave ou aigu par exemple). Les deux aspects ont sur nous des effets distincts : plutôt physiques dans un cas (des effets « motionnels »), plutôt spirituels dans l’autre (des effets émotionnels). [Ah, parce que l'émotion n'est pas corporelle ?] La musique peut nous faire bouger si la suite des événements est régulière [sic, ah ah ah !!!] : une pulsation par exemple (pom-pom-pom), une mesure (pom-popom, pom-popom), ou un rythme (suite régulière de cellules irrégulières, tagada-tsoin-tsoin, tagada-tsoin-tsoin) [non mais on rêve !!!]. On tapera du pied, on battra des mains, on s’agitera seul, on dansera même à deux si la mesure est marquée et permet à chacun d’anticiper les mouvements de l’autre. [et ça se titre philosophe ! confirme l'avancée spectaculaire de l'ignorance et de la croyance] Effets émotionnels qualifiés et non qualifiés Même si [même si ?] effets physiques et émotionnels sont souvent mêlés, les effets proprement émotionnels sont plutôt dus aux relations entre hauteurs des notes et à leurs effets mélodiques ou harmoniques [ah ah ah !!!]. Il faut distinguer deux grands types d’émotions musicales : les émotions « qualifiées » (tristesse, gaîté, sérénité, inquiétude, colère, etc.) et les émotions « non qualifiées » (« cette musique m’émeut »). [L'ignorance identifie des modèles auquelle elle s'accroche pour se donner la contenance qui lui manque]. Les premières ont été étudiées depuis longtemps par les psychologues [??? Lesquels ? Il confond sentiment et émotion.]. Ils ont mis en évidence les relations entre différents facteurs musicaux (tempo lent ou rapide, rythme régulier ou non, mode majeur, mineur ou autre, attaques, etc.) et différents climats émotionnels [« climat émotionnel » ???]. On constate une assez bonne [« assez bonne » ?] universalité transculturelle des émotions de base [????], déterminées par deux oppositions [!!!] que sont l’affect (gai/triste) et la dynamique (agité/calme), ainsi que par leurs différentes combinaisons [une tristesse agitée ? hum hum]. [Et, le raccourci] Ainsi, le même plan-séquence de cinéma changera de sens selon le climat créé par la musique qui le soutient. On va jusqu’à prêter à la musique elle-même certains traits émotionnels : on dit par exemple qu’elle est gaie – ce qui paraît être un abus de langage (seul un être vivant peut être gai ou triste) [ah ! quand même !], mais s’explique aisément : elle se meut comme une personne gaie – par exemple grands bonds rapides, accords harmonieux, etc. [ah ah ah, non il est vraiment idiots !] [J'en ai assez, je m'arrête là !][Le taux d'ignorance tolérable est largement dépassé.][Si cet homme collectionne les postes dans l'enseignement supérieur, c'est que la médiocratie est une réalité qui s'attaque de front au savoir pour publier de telles bêtises.] [Dans son fatras de fausses affirmations, il y en a une, moins fausse que les autres, bien que précipitée :] « Les sons [de la musique] ont perdu leur valeur fonctionnelle, ils sont entendus pour eux-mêmes, ils acquièrent une valeur musicale [esthétique]. » [Les sons perdent leur attachement fonctionnel avec la musique. Cette particularité de la musique fait de son audibilité ne pas être un signal. C'est pour cette raison que des artistes, par exemple du monde du cinéma, qui touchent de loin à la musique peuvent avancer : « music is the purest art form there is » (= la musique est l'art le + pur qui existe). On peut donc comprendre la contradiction : si la musique n'est plus un signal, elle ne peut plus déclencher une émotion (= une réaction émotive). L'absence de signifié donne à croire la musique être universelle, c'est-à-dire que tout être humain de contexte et de culture différente peut apprécier n'importe quelle musique ; ce qui est faux ou l'expression d'une projection utopiste de l'homme occidental universaliste, autrement dit : de l'homme uniformisé. Mais, l'effet de la propriété, souhaité des humains capturés cultivés à avoir peur, ces humains-là veulent entendre dans la musique : un signal de réconfort perdu ; par ce qui est désigné être « la mélodie ». La mélodie est un signal propriétaire : une marchandise du commerce du pillage des artistes. La signature mémorisable qui identifie le morceau est un signal. Percevoir la mélodie n'est pas percevoir la musique, mais redonner à la musique la fonction esquivée du son d'alarmer. La dégénérescence de la musique (favorisant le plagiat et défavorisant l'originalité) entendue sur les scènes publiques repose sur 2 siècles de propriété privée payante de la mélodie 1848-2023. La musique pour ces êtres humains (les mélodieux ? = les membres odieux ?) a été renversée dans l'attachement fonctionnel que signalent les sons non musicalisés ou démusicalisés. Les sons, dans le monde de la musique moderne, ont repris leur valeur fonctionnelle non musicale pour qu'ils puissent servir de valeur marchande : de marchandises commerciales. Ce renversement a été opéré dans les années 70 du XXe siècle quand les impresarios directeurs artistiques ont été remplacés dans les maisons de disques par des directeurs commerciaux sans culture musicale ni intérêt mélomane pour la musique. Et a été renforcé par « le marché des sons » que l'échantillonneur a pu favoriser dans le monde du commerce pourtant distinctement détaché du monde de la musique. Aujourd'hui, personne n'entend la musique. Que le reflet d'un temps passé illusoire signalé par des signaux sonores, appropriés en propriétés privées. Voire, si la musique est entendue comme telle, elle peut provoquer des excès de violence d'individus du public qui vont jusqu'à attaquer les musiciens. C'est une particularité unique du XXIe siècle, inexistante au XXe siècle, ou seulement envers les grandes vedettes tels Maria Callas, Les Beatles ou les Rolling Stone.] Plus opaques à première vue sont les émotions musicales non qualifiées. Éliminons d’abord l’émotion purement subjective, celle qu’une musique provoque chez tel ou tel parce que son écoute a été associée à telle expérience vécue. C’est simplement dû au travail associationniste de la mémoire (« Tu entends, ma chérie ? C’est notre chanson ! ») L’émotion proprement esthétique, quant à elle, est celle qu’une musique nous provoque, parfois, lorsque nous nous contentons de l’écouter pour elle-même. Elle est suscitée en nous par ce que nous entendons en elle – par exemple par ce qu’on appelle, d’un terme trop vague, sa « beauté ». Souvent les deux types d’émotion, qualifiée et non qualifiée, se mêlent : on entend avec délectation qu’une musique belle est triste. C’est le délicieux plaisir des larmes. L’alchimie de l’émotion esthétique varie évidemment selon les musiques et selon les goûts ou les humeurs de chacun. Il y a cependant des constantes. Il n’y a pas d’émotion musicale sans une attitude esthétique. Il faut être « tout écoute », « rien qu’écoute », si l’on peut dire. L’émotion peut alors naître de l’attention à l’expressivité de la ligne mélodique. On y entend parfois comme une voix qui parle, qui se confie, qui interroge, en somme qui exprimerait ses émotions personnelles (selon une théorie remontant à Rousseau). En musique classique, c’est souvent la part de l’interprète, de ses pauses ou accélérations insensibles, ses crescendo et decrescendo, ses accentuations, en somme sa manière de « phraser » comme un acteur « met le ton ». Mais des musiques peu « expressives » peuvent être esthétiquement bouleversantes : le plaisir d’une fugue naît de la compréhension auditive de l’entrelacs des mille causalités internes qui s’y s’entremêlent et, plus archaïque encore, de la reconnaissance d’un même motif qui revient, plus ou moins transformé, décalé, modulé, comme l’enfant que nous avons été reconnaissait avec émerveillement le retour d’un air familier. Une musique est une série d’événements enchaînés que nous entendons comme telle. Il y en a donc de deux types. Celles qu’on peut dire « horlogères », qui tendent à la stabilité, à la reproduction d’elles-mêmes et dont le climat tend à minimiser les tensions internes pour n’avoir pas à les apaiser sans cesse. L’émotion qu’elles créent est celle que l’on éprouve lorsqu’on se sent en harmonie avec un monde dont on voudrait arrêter le cours pour pouvoir le contempler. C’est par exemple le climat de certains ragas (où la permanence d’un bourdon exprime la permanence espérée), du chant grégorien, de certaines musiques électroniques « planantes », ou aujourd’hui de celle d’Arvo Pärt. Créer des tensions internes pour mieux les apaiser Mais les émotions esthétiques ordinaires sont produites par des musiques qu’on peut nommer « thermodynamiques », parce qu’elles tendent au contraire à créer en permanence des tensions internes afin de les apaiser et d’alimenter ainsi leur propre mouvement. C’est le cas de la plupart des musiques occidentales ou africaines, qu’elles soient tonales ou modales, savantes ou populaires. Chaque partie du discours musical y est faite de tensions (harmoniques, mélodiques, rythmiques) menant à une détente (un accord parfait, une tonique, un temps fort, une répétition, etc.) La tension est la part inattendue de la musique qui s’apaise par le retour attendu à une assise ferme et rassurante. Chaque opposition tension-détente peut être insérée dans une autre opposition tension-détente, en sorte que l’on attend, dans les phrases ou les mouvements complexes, des apaisements sous-tendus localement par d’autres tensions. L’émotion musicale est faite de la perception de toutes ces tensions différées. Car une musique dont le déroulement serait totalement imprévisible nous demeurerait opaque : elle ne serait plus entendue que comme une suite chaotique de sons. Inversement, une musique prévisible ne nous cause aucune émotion : « Frère Jacques », cela nous a plu… il y a bien longtemps. Aujourd’hui, il ne s’y passe plus rien. L’émotion est donc infiniment variable, mais obéit à une loi constante : une musique nous émeut d’autant plus que, dans son déroulement, chacun de ses événements nous semble le plus imprévu possible quand il advient et le plus rétrospectivement prévisible dès qu’il est advenu. Moins d’imprévu au présent signifie qu’on entend dans la musique quelque chose de mécanique, elle nous semble dénuée d’inventivité : l’émotion baisse. Moins de prévisibilité rétrospective signifie qu’on entend dans la musique moins de nécessité interne et que son déroulement nous semble moins clairement dû à ses causalités internes : l’émotion baisse. Mais selon la sensibilité de chacun, selon ses habitudes ou son éducation, on privilégiera le prévisible au présent, un peu plus mécanique, ou l’imprévisible au passé, un peu plus complexe. C’est ainsi que nous retrouvons dans l’art des sons l’infinie variété des émotions que peuvent nous causer les événements réels, mais épurés de leur réalité, et transfigurés par la puissance de l’art. Francis Wolff est l’auteur de « Pourquoi la musique ? », Fayard 2015, Pluriel 2019.